CCC, Tours. 1999

CCC, Tours.

March 27 – May 30, 1999

 
Le CCC présente la première monographie française de l’artiste américain Sam Samore.
La grande diversité de son travail désigne Sam Samore comme un « artiste global » : photographie, vidéo, adaptation cinématographique, contes pour enfants, installations d’objets, ou de textes et de mots sur des surfaces vitrées, pièces sonores… L’exposition réalisée au CCC de Tours donne à voir la totalité de ces nombreuses facettes de l’œuvre de Sam Samore. Plusieurs séries photographiques s’y rencontrent – ou s’y confrontent. Le dialogue s’organise entre ses premiers travaux, qui l’ont rendu célèbre à la fin des années 80, et les séries les plus récentes réalisées en 1998.

Ce sont les Very Very Very Small Pictures qui ont contribué, voici une dizaine d’années, au succès de l’artiste. Ces minuscules photos, larges de quelques centimètres seulement, « disparaissent dans le contexte, à la frontière du visible, mais une fois aperçues elles deviennent véritablement obsédantes. On ne voit plus que cela. »
Situations, Allegories of beauty (incomplete) et Fictions sont des séries régies par un processus très précis : l’artiste ne prend pas lui-même les clichés mais en passe commande à des professionnels. La démarche se teinte d’un certain voyeurisme. De ce flot d’images d’inconnus, dont l’artiste ne sait rien, naissent d’autres images, définitives et pourtant fragmentées, reconstituées, transformées, choisies. Sam Samore reste mystérieux, tant sur sa personne que sur les histoires individuelles qui viennent s’inscrire en filigrane sur ces constructions visuelles. Cependant, « pour que la mise en scène puisse fonctionner, l’illusion du réel doit exister. Ainsi le réel est projeté sur l’imaginaire. » . Au spectateur d’inventer une histoire pour chaque visage qu’il croise. La série New Color adopte un processus différent, car c’est l’artiste lui-même qui appuie sur le déclencheur.
L’artiste ne s’arrête pas à l’image fixe. Il est également vidéaste, et intègre certaines de ses créations vidéos à des installations.
Le Magic Bed (production de l’Agence d’artistes) est un immense lit sur lequel les visiteurs peuvent s’installer pour regarder les vidéos que diffusent plusieurs moniteurs installés au plafond. Autour de cette gigantesque et confortable plate-forme, un acteur se livre à la lecture publique d’un scénario conçu et écrit par Sam Samore, à mi-chemin entre le conte et le script cinématographique.
Deux autres installations sont présentées à Tours : Forest of Pathological Dreams est une véritable forêt associée à une pièce sonore qui s’installe à l’entrée de l’exposition. Avec Path of Solitude-1999 : l’artiste trace sur les murs et les parois vitrées des bribes de phrases et de mots en un déploiement poétique. Sam Samore est portraitiste à ses heures, non pas par le biais de l’image photographique, mais en collectant les adjectifs et les expressions qui caractérisent le portraituré. Cette personnalité, comme « mise à nu », est concrétisée par l’installation poétique qui se joue de la transparence : une telle description psychologique et mystérieuse ne saurait trouver sa place que sur une surface translucide.