Carnival of Dreams


Sam Samore
Carnival of Dreams
Year: 2012.
Duration: 7mn 03s.
Format: DVD/Blu-Ray

 
 
La rencontre avec la création, l’impact que produisent les œuvres sur l’imaginaire en fonction du contexte, la façon dont ce contexte interagit avec les œuvres, l’art comme prétexte à la découverte et au partage d’autres cultures, sont autant de raisons qui ont décidé l’artiste américain Sam Samore à faire le voyage de New-York à Abidjan, pendant l’étape de MuMo.

Connu essentiellement pour son travail photographique et filmique, Sam Samore opère un lien subtil entre le monde actuel et le monde mythologique. Mises en scène, soignées, cinématographiques, ses images doivent être aptes à traduire une intensité et une gravité fictionnelle. L’imagination est à la fois le moteur et le mécanisme des scénarios qu’élabore l’artiste, qui cite la critique d’art Susan Kandel : « imaginer est plus fortuit qu’imager ». Ce besoin d’établir une narration se traduit également dans l’intérêt de Sam Samore pour le conte, dont les enfants constituent le public de prédilection : « j’ai toujours raconté des histoires à mes neveux et nièces, aux enfants de mes amis. J’ai commencé à écrire ces contes, afin d’en faire un travail artistique, les publier sous forme de livres illustrés, mais aussi les faire dire. La dimension de la parole me paraît indissociable. Dernièrement, on m’a demandé de travailler sur des thèmes variés : l’idée du temps, des nourritures, d’un monde idéal… Je ne pense pas de cette façon. Je me laisse errer, et les phrases s’écrivent. » Dans ses courts et long-métrages, il utilise utilisent des trames de narrations multiples, lesquelles se dévoilent à mesure que le film avance.

A l’occasion de son premier voyage en Afrique de l’Ouest, le newyorkais entend mettre sur pied un projet ambitieux : créer une série de films, autour d’un projet de conte, et en même temps mettre en place des séries de spectacles et d’événements pour les enfants. Tout cela en l’espace de deux semaines. A peine arrivé, Sam se trimballe dans Abidjan, aiguillé par William Brown, professeur à l’école des Beaux Arts. « Comme il s’agissait de ma première expérience en Côte d’Ivoire, j’ai pensé qu’il était nécessaire de rencontrer le plus de personnes possible, afin de discuter de différents thèmes et idées. Nous avons fait beaucoup de rencontres : galeristes, couturiers, chanteurs, danseurs, artistes… Nous les avons interviewés au sujet de leur vie quotidienne, leurs points de vue sur la culture dans leur domaine particulier, ainsi que sur la culture du conte de fées en Côte d’Ivoire. Les rêves des enfants et des adultes. »

Héros des contes de fées, les personnages du prince et de la princesse sont les fils conducteurs de l’élaboration de son projet : « j’ai voulu savoir si les princes et les princesses jouaient un rôle dans l’imaginaire collectif, dans la culture de la Côte d’Ivoire. Que ce soit pour les enfants — rêvent-ils de devenir un prince ou une princesse ? Est-ce que cela représente une certaine forme de complétude, de perfection ? – Ou bien pour les adultes — Est-ce que le prince et la princesse représentent un certain aboutissement, une beauté, un but à atteindre dans la vie, à travers les habits (pour les couturiers), les musiciens ou les artistes ? »

Créant une trame parallèle à l’expérience que vivent les enfants à travers la visite de MuMo, Sam met en place une série d’événements dans l’école, invitant quatre chefs issus de différentes régions de la Côte d’Ivoire, des Pataclowns, des musiciens et un conteur, qui associe les élèves à des spectacles mêlant récits et danses. Le conteur projette les élèves dans un monde né de son imagination, mélange de contes populaires et de contes de fées. Les percussions qui l’accompagnent résonnent à l’intérieur du container pendant les visites, créant une atmosphère qui donne aux œuvres un éclairage particulier. Toutes ces images, filmées, sont les différentes couches narratives du scénario du « Carnaval des rêves », une vidéo que les enfants pourront découvrir lors de la seconde tournée de MuMo en France, en septembre 2012.

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